Premiers Pas d’un Photographe : De la Salle Serveur à la Cuisine Étoilée
La question

Introduction

Il y a des décisions qui changent le cours d’une vie. Ce jour-là, j’ai dit oui. Sans avoir jamais photographié de plats. Sans savoir vraiment comment m’y prendre. Mais j’ai dit oui. Parce qu’une petite voix m’a soufflé : “c’est maintenant”.

RDV fixé au 29 Avril 2015

L’appel du destin (et du culot)

Tout a commencé par une simple question posée par le directeur d’un restaurant étoilé : “Tu as déjà photographié une carte de restaurant ?” Une part de moi aurait voulu répondre honnêtement, exposer mes doutes, expliquer que je n’avais jamais photographié autre chose que des insectes, des paysages, un peu de nature… Mais une autre voix, plus profonde, plus déterminée, m’a répondu à ma place : “Oui.” Un rendez-vous fut fixé pour la semaine suivante. Mon tout premier shooting culinaire professionnel. Je n’avais grand chose. Pas le bon équipement adéquat, pas les références, juste… la volonté de bien faire.

Cherche la lumière

Entraînement express dans ma cuisine

Les jours qui ont suivi furent une course contre la montre. Je suis allé dans une boutique de vaisselle, j’ai acheté deux ou trois assiettes, quelques accessoires. J’ai cuisiné. J’ai bricolé des mises en scène. Je testais, j’essayais, je recommençais. La lumière de la fenêtre, une planche en bois, une cuillère bien placée… tout devenait un terrain d’expérimentation. Ce n’était pas parfait, mais c’était un début.

Gooooo

Le jour J : un chef, une confiance

Chargé comme une mule, j'y suis... trop de matériel, trop de tout et d'inutile, mais c'était la condition pour diminuer le stress d'oublier quelque chose... Quand je suis arrivé sur place, le cœur battant, le chef Damien Coche m’a accueilli avec un sourire et une phrase que je n’oublierai jamais : “Fais comme tu veux. Mais quand on voit la photo de mon plat, il faut qu’on ait envie de le manger. Avec désir. Avec passion.” Pas de briefing technique, pas de directives strictes. Juste une confiance totale. Lui pensait que j’étais expérimenté. Moi, j’essayais de ne pas trembler.

Etape 5

L’instant où tout a basculé

J’ai pris une grande inspiration. J’ai installé mon matériel modeste. Et j’ai fait ce que je savais faire : chercher la lumière, écouter mon instinct, observer les détails. Ce jour-là, quelque chose s’est déclenché. La photographie, jusque-là une passion amateure, devenait une voie professionnelle. Et la gastronomie, que je ne connaissais qu’en tant qu’épicurien, devenait une source d’inspiration artistique.

Il y a des décisions qui changent le cours d’une vie. Ce jour-là, j’ai dit oui. Sans avoir jamais photographié de plats. Sans savoir vraiment comment m’y prendre. Mais j’ai dit oui. Parce qu’une petite voix m’a soufflé : “c’est maintenant”.
Shooting done

Après le shooting : le début d’un autre regard

Lorsque j’ai livré les photos, le retour fut simple mais marquant. Un regard satisfait, un hochement de tête, une poignée de main ferme. J’avais réussi. Ce n’était que le premier pas, mais il m’a suffi pour comprendre que j’étais à la bonne place. Depuis, je n’ai cessé d’explorer, d’apprendre, de créer. Mais cette première fois reste gravée comme l’instant fondateur.